mercredi 29 juillet 2015

MYTHOLOGIES
Merci Monsieur C




La nouvelle Citroën,
extrait de Mythologies

de Roland Barthes.





Je crois que l’automobile est aujourd’hui l’équivalent assez exact des grandes cathédrales gothiques : je veux dire une grande création d’époque, conçue passionnément par des artistes inconnus, consommée dans son image, sinon dans son usage, par un peuple entier qui s’approprie en elle un objet parfaitement magique.
La nouvelle Citroën tombe manifestement du ciel dans la mesure où elle se présente d’abord comme un objet superlatif. Il ne faut pas oublier que l’objet est le meilleur messager de la surnature: il y a facilement dans l’objet, à la fois une perfection et une absence d’origine, une clôture et une brillance, une transformation de la vie en matière (la matière est bien plus magique que la vie), et pour tout dire un silence qui appartient à l’ordre du merveilleux. La «Déesse» a tous les caractères (du moins le public commence-t-il par les lui prêter unanimement) d’un de ces objets descendus d’un autre univers, qui ont alimenté la néomanie du XVIIIe siècle et celle de notre science-fiction: la Déesse est d’abord un nouveau Nautilus.
C’est pourquoi on s’intéresse moins en elle à la substance qu’à ses joints. On sait que le lisse est toujours un attribut de la perfection parce que son contraire trahit une opération technique et tout humaine d’ajustement: la tunique du Christ était sans couture, comme les aéronefs de la science-fiction sont d’un métal sans relais. La DS 19 ne prétend pas au pur nappé, quoique sa forme générale soit très enveloppée; pourtant ce sont les emboîtements de ses plans qui intéressent le plus le public: on tâte furieusement la jonction des vitres, on passe la main dans les larges rigoles de caoutchouc qui relient la fenêtre arrière à ses entours de nickel. Il y a dans la DS l’amorce d’une nouvelle phénoménologie de l’ajustement, comme si l’on passait d’un monde d’éléments soudés à un monde d’éléments juxtaposés et qui tiennent par la seule vertu de leur forme merveilleuse, ce qui, bien entendu, est chargé d’introduire à l’idée d’une nature plus facile.
Quant à la matière elle-même, il est sûr qu’elle soutient un goût de la légèreté, au sens magique. Il y a retour à un certain aérodynamisme, nouveau pourtant dans la mesure où il est moins massif, moins tranchant, plus étale que celui des premiers temps de cette mode. La vitesse s’exprime ici dans des signes moins agressifs, moins sportifs, comme si elle passait d’une forme héroïque à une forme classique. Cette spiritualisation se lit dans l’importance, le soin et la matière des surfaces vitrées. La Déesse est visiblement exaltation de la vitre, et la tôle n’y est qu’une base. Ici, les vitres ne sont pas fenêtres, ouvertures percées dans la coque obscure, elles sont grands pans d’air et de vide, ayant le bombage étalé et la brillance des bulles de savon, la minceur dure d’une substance plus entomologique que minérale (l’insigne Citroën, l’insigne fléché, est devenu d’ailleurs insigne ailé, comme si l’on passait maintenant d’un ordre de la propulsion à un ordre du mouvement, d’un ordre du moteur à un ordre de l’organisme).


Roland Barthes, 1957, dans « Mythologies », extrait des Œuvres complètes I, Editions du Seuil



























































mardi 28 juillet 2015

Insolit BARCELONA




inSoLIT BARCELONA




Dédales improbables



Contrastes



Décor de chantier, perles de lumière



De voiles au vent





 Théâtre de rue



Théâtre de rue, OFF



 Hommage à Tàpies



 Hommage à Tàpies



 Toile en cage




 Matières de rue




 Mercat de les Flors




Mercat de les Flors




 Regard musical




 Esprit de Catalogne, marché de Sant Josep




 Esprit de Catalogne, marché de Sant Josep




 Tête sans corps, marché de Sant Josep




Sagrada Familia, œuvre pudique, Gaudi



 Sagrada Familia



Sagrada Familia



 Sagrada Familia




Sagrada Familia dérobée




 Sagrada Familia, au fil des poids




 Peix, Frank Gehry




Una habitacio on sempre plou, Juan Munoz



Una habitacio on sempre plou, Juan Munoz



 De toits à moi



 Quand le musée se fait œuvre



 Mécanique du reflet



Reflets en mouvement



Brise de mer


lundi 27 juillet 2015

UN MICRON DE REGARD SUR UNE FEUILLE DE PAPIER...



REGARDS ACADÉMIQUES ?
ou regards du moment


mine de plomb 
mine de rien
le crayon
du regard soutient
...













samedi 25 juillet 2015



LES LUTHIERS 
de la rue Sedaine

Merci à Pascal, Agnès, Claire et Greg
pour leur accueil si chaleureux...


Il est de ces lieux enchantés qui vous plongent dans un univers préservé, jalousement protégé par ceux, qui là, œuvrent à ce beau métier. C'est l'histoire en images d'une rencontre, qui aujourd'hui encore suspend le temps, aux mains virtuoses de ces artisans d'art...

La vitrine des violons de Claire...

Pendus aux clous, enfermés
Ils attendent, cassés, outragés
Les mains expertes du luthier
pour de nouveau nous enchanter


Une histoire en suspens



Mélanges d'un autre temps,
Senteurs boisées, épicées,
Recettes précieusement gardées...


Les archets de Greg



Une belle aux formes féminines,
Ventre rebondi, hanches, poitrine,
Trésor harmonique,
Rivages symphoniques...


La mécanique se fait musique,
Donnant aux doigts virtuoses,
Les sons de notre hypnose...



Dans l'ombre, comme un amant,
Luthier, artisan, aimant,
Patiemment, lentement,
Il fera naître l'instrument...


Derniers réglages...



Moments suspendus... Pascal enlace sa belle...



Le geste précis, l'âme virtuose...


Le moment des retrouvailles...



De bois, de buis en notes, 
Joue la clarinette baroque...




Machine, patine, lumière dorée...



Poésie du lieu,
Senteurs boisées,
Voyage des sens,


Machine !




Ces outils chinés, bichonnés...




Harmonie des bois et du métal



Au fond du tiroir